Critique Violent Night : un Père Noël sanglant 🎅 (2024)

Les films de Noël se divisent d’habitude en deux catégories: ceux qui vous radotent que la famille est plus importante qu’une PlayStation 5 (n’importe quel téléfilm M6 les après-midi de décembre); et ceux qui jouent la rébellion en transformant la joie des uns en cauchemar des autres (Bad Santa pour n’en citer qu’un). Mais dans un monde fait de dictactes et de conventions – comme dirait Julia Roberts -, Violent Night débarque et brise cette dichotomie à grands coups de masse.

Le soir de Noël, un groupe de terroristes prend en otage une riche famille pour toucher le gros lot. Ils ont tout prévu, sauf un invité surprise: le vrai Père Noël en pleine tournée. Pour sauver la jeune Trudy, le gros bonhomme en rouge va devoir punir les enfants pas sages lui-même.

Rien qu’au synopsis, le film de Tom Wirkola sent bon la série Z bas de plafond dont le seul intérêt résiderait dans son Père Noël distributeur de bourre-pif. Monumentale erreur. Le réalisateur de Seven Sisters, Dead Snow et Hansel & Gretel: Witch Hunters (personne n’est parfait), bien aidé par le scénario de Patrick Casey et Josh Miller, les scénaristes des deux films Sonic (personne n’est parfait), signe un long-métrage hommage qui multiplie goulûment les références pour en faire un mélange… d’absolument toutes les œuvres de Noël.

Entendez par là que Violent Night est le point de rencontre de Maman, j’ai raté l’avion, Die Hard (considéré comme un film de Noël donc), Les Cinq Légendes, 3615: Code Père Noël, La Course au Jouet, et, évidemment, les fameux téléfilms niais. Un film où John McClane fait équipe avec Kevin McCallister pour casser du terroriste et raviver la flamme d’un couple en crise, pouvait-on imaginer un meilleur cadeau?

Une prise de risque étonnante dont l’idée possède une faille inévitable: celle de ne pas s’adresser toujours au bon public. Si l’esprit général est plutôt aux avis de décès (on y reviendra) – classifiant Violent Night avec un avertissem*nt pas volé -, ses passages les plus doux lui donnent une toute autre tonalité, cassant le rythme au passage. Une rupture de ton déconcertante renforçant cette sensation de plusieurs films en un qui ne s’épanouissent pas toujours bien ensemble. Violent Night est un film familial qu’il ne faut pas regarder en famille.

Petit Papa Baston

S’il place sa mèche très rapidement, le film met néanmoins un petit moment à exploser. Par contre, dès que les rennes sont lancés, Violent Night justifie pleinement son titre. Et alors que David Harbour (Stranger Things) campe un Père Noël loin de l’image que l’on pourrait s’en faire, il suffit que le bonhomme déjà peu jovial devienne carrément hargneux pour que les figurants s’empilent par paquet de douze.

Dans le pur esprit d’une série B qui aurait troqué son sérieux et sa logique pour le défouloir débridé assumé, le métrage multiplie les coups de sang, usant de son décor comme de sa mythologie pour transformer le luxueux manoir en abattoir cradingue. Les plus pinailleurs d’entre nous pourraient s’amuser à compter toutes les incohérences de l’œuvre pendant que les autres profiteraient juste d’une partie de chass’taupes grandeur nature habillée acoustiquement par des musiques de Noël. Bref, la Sainte Trinité: joie, bonne humeur et vilain embroché.

Les cloches de Noël

Les festivités ne seraient pas complètes si tout se beau monde se prenait au sérieux. Heureusem*nt, Violent Night ne se cache jamais derrière une ambition trop grande pour lui et assume son statut de divertissem*nt simple et fun avec un certain talent.

Les auteurs s’amusent ainsi avec tous les clichés, que ce soit de la fête de Noël elle-même (les vilains ont tous un nom de code en rapport) ou de sa famille dysfonctionnelle qui n’a rien à envier à celle des Roy dans Succession. Tout est fait pour casser la «magie» de cette nuit en compagnie d’un casting entièrement composé de «Ah, je l’ai déjà vu quelque part!». Que ce soit dans sa violence ou ses moments guimauve, Violent Night ne cesse que rarement d’être drôle et décalé. Et si ça ne marche pas à chaque fois, on ne peut nier un plaisir certain à voir tous ces individus se massacrer, à coups de mots ou de massue. Violent Night, Pleasant Night.

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